Allo la Terre, ici Biosphère 2 (11/8)

« Welcome to Biosphere 2! Do you know why this is number 2? Because Biosphere 1 is our planet ! EARTH ! »

Dans les années 80, les scientifiques commencent à prendre conscience de la raréfaction des ressources. La crainte de voir la Terre devenir impropre à la vie humaine et la nécessité d’envisager la possibilité de recréer des écosystèmes sur d’autres planetes donne naissance au projet Biosphère 2. Financé par une entreprise privée, Space Biosphere Ventures, B. 2  est le plus grand écosystème biologique fermé jamais construit. Je cite Wikipedia (c’est les vacances après tout):

« On y avait reconstitué différents écosystèmes : une forêt tropicale humide, un océan avec sa barrière de corail, une mangrove, une savane, un désert, un terrain réservé à l’agriculture, un habitat humain avec ses quartiers privés et ses lieux de travail, ainsi qu’un étage en sous sol pour les installations techniques. De l’eau chaude et froide circulait à travers un réseau de tuyaux indépendant, et l’énergie électrique était fournie par une centrale au gaz naturel. (…) Deux missions ont été menées dans le dôme scellé. La première a duré du 26 septembre 1991 au 26 septembre 1993. La seconde a duré six mois en 1994. Biosphère 2 a été créée car les chercheurs voulaient voir s’il était possible de faire une telle expérience sur Mars pour pouvoir vivre à sa surface. Ce projet, s’il a échoué, concernant notamment le recyclage de l’air, a eu le mérite de montrer la difficulté de maîtriser un écosystème. »

Conversation à bâtons rompus entre VB et BSC, sur un matelas texan:

VB : Je ne sais pas trop quoi écrire sur Biosphère 2.

BSC: Pour commencer, ça fait tellement années 80 ce projet! Les costumes, par exemple…

VB: Et l’idéologie ?

BSC: Non, c’est un questionnement très contemporain au contraire. Mais le projet était trop ambitieux. Un océan, quand même… Et puis ce n’était pas complètement autonome puisque l’électricité venait de l’extérieur. C’est intéressant que l’échec de la première mission soit du à un incendie ou un volcan je ne sais plus, qui a provoqué des changements climatiques, la baisse du taux d’exposition au soleil et donc la diminution de la photosynthèse et de l’oxygène.

L’un des trucs les plus impressionnants c’est ce « poumon » dessiné par un étudiant de Frank Lloyd Wright et un étudiant de Buckminster Fuller.

En fait, ce qui fait le plus années 80, c’est l’optimisme. Alors que ce qui est intéressant, c’est justement là où ça ne marche pas!

VB: Et les espaces de vie? Moi je n’aurais pas supporté de vivre enfermée là dedans pendant 2 ans.

BSC: Les espaces de vie étaient artificiels mais agréables.

VB: Agréables ?!

BSC: Ben oui, vue sur les serres et tout. Ça fait écho à l’architecture fictionnelle des années 60. C’est le même type de projet que celui de Soleri par exemple. En fait ça manque d’artistes leur projet, pour réfléchir aux flux non mesurables de la vie. Dans le livre de SF que je suis en train de lire, les stations, les habitats sont en corail, vivants, autogérés, c’est pas mal comme idée.

VB (grognon): Moi je trouve le projet fallacieux au départ. Une tentative de vivre dans un univers clos alors qu’ils sont dépendants de l’électricité extérieure, du soleil.

BSC : Non c’est une expérience scientifique qui tend à reproduire un système, dans une sorte d’euphorie des années 80. Mais il faut penser qu’aujourd’hui encore il y a des scientifiques qui affirment que le réchauffement climatique n’existe pas… C’est de la science-fiction appliquée…

VB (qui veut toujours avoir le dernier mot): En tous cas, les fourmis adorent.