Highway 1. Pacific Highway. La route du Pacifique. La route de Big Sur. Ça commence, on se prend les mythes californiens en pleine figure, à bord de notre 4×4 Toyota ronronnant, qui nous paraît démesuré mais qui reste en dessous de la moyenne des véhicules qui suivent placidement cette route sublime: mega 4×4, pick-ups poussiéreux chargés de familles et de parasols, Harley Davidson et autres bécanes chevauchées par des porteurs de bandanas noirs, hirsutes et bedonnants. Frimeurs en décapotables, surfeurs bronzés, touristes hésitant dans des virages spectaculaires, falaises à pic, brisants en contre-bas. Végétation changeante, forêts de pins qui succèdent aux dunes couvertes de succulentes rouges, oranges et vertes. Odeurs d’océan, de pins, de pots d’échappement, d’algues séchées, de vent salé. On passe des champs d’artichauts, des ouvriers agricoles latinos penchés sur des rangées de fraisiers en plein soleil, l’océan en toile de fond.
Passé Monterey, la route en lacets s’engouffre sous des voûtes de pin percées par le soleil, c’est la route de Big Sur, la fameuse, et je ne me frotterai pas à Kerouac et à Miller pour tenter de la décrire. Pause déférente à la Henry Miller Mémorial Library, cabane enfouie sous les arbres, peuplées de bouquins, café en libre service, où on n’a qu’une envie: passer le restant de ses jours.